Comprendre la relation entre le diabète et la glycémie
Le diabète est une des maladies endocriniennes les plus répandues à travers le monde. D’après de récentes estimations de la Fédération internationale du diabète, 425 millions de personnes sont atteintes de cette pathologie à l’échelle mondiale, et le nombre pourrait grimper à 622 millions d’ici l’horizon 2040, selon l’OMS.
Vu la multiplicité et la gravité des complications possibles, il importe de comprendre le mécanisme de survenue de cette affection, et notamment son lien avec la glycémie, pour mieux prévenir et agir contre le diabète.
Il existe une relation de cause à effet entre la glycémie et le diabète. Cette affection survient lorsque la concentration de sucre dans le sang (glycémie) reste anormalement élevée, et ce, de façon prolongée. On parle alors d’hyperglycémie chronique, qui résulte d’un défaut de sécrétion et/ou d’action de l’insuline, principale hormone intervenant dans la régulation de la glycémie.
Mais quels sont les intervalles de valeurs normales pour la glycémie, et à partir de quel seuil faut-il s’inquiéter pour les personnes non connues diabétiques? Quid des personnes souffrant déjà de diabète? La crainte d’une hausse de la glycémie est-elle la seule préoccupation à avoir à propos des variations de ce paramètre biologique?
Éléments de réponse dans cet article!
La glycémie: définition et taux habituel
La glycémie fait référence à la concentration de glucose dans le sang. Elle s’exprime en grammes par litres de sang, avec un intervalle de valeurs normales compris entre 0,70 et 1,10 g/L. Ce paramètre biologique se mesure idéalement à jeun, mais il est aussi possible de réaliser la glycémie post-prandiale, 2 heures après le début d’un repas.
Au-delà du seuil de 1,10 g/L pour la glycémie à jeun, et de 2g/L pour la glycémie post-prandiale, on parle d’hyperglycémie.
Cet état peut être passager, lié notamment à un excès alimentaire ou à la prise de certains médicaments dont le principe actif est connu pour augmenter la concentration de glucose dans le sang.
Ceci dit, du fait de plusieurs facteurs intriqués (habitudes alimentaires, hygiène de vie, morphologie, système immunitaire, facteurs génétiques, etc.), l’hyperglycémie peut perdurer et devenir chronique, conduisant ainsi au diabète si rien n’est fait.
Le diabète, conséquence de l’hyperglycémie chronique
Le diabète désigne un groupe d’affections métaboliques, caractérisées par une hyperglycémie chronique, qui se traduit par des anomalies du métabolisme des nutriments, secondaires à un défaut de sécrétion et/ou d’action de l’insuline.
Fabriquée par le pancréas, l’insuline est la principale hormone impliquée dans la régulation de la glycémie. Lorsque cette dernière augmente, l’insuline agit de sorte à favoriser le stockage du glucose dans des organes cibles (foie, et tissu adipeux essentiellement), ce qui ramène la concentration sanguine en glucose dans les normes.
Du fait d’une destruction progressive du pancréas (cas du diabète de type 1), ou du développement d’une résistance progressive des tissus de l’organisme à l’insuline (cas du diabète de type 2), cette hormone n’exerce plus correctement ses fonctions de stockage. Suite au dysfonctionnement d’autres hormones, le glucose stocké se retrouve paradoxalement déversé dans le sang, accentuant l’hyperglycémie. S’en suivent alors des répercussions sur le système immunitaire, le système nerveux et le fonctionnement de plusieurs organes.
Chez les sujets déjà diagnostiqués et traités comme diabétiques, on ne s’attend plus à des valeurs “normales”, puisque par définition, le diabète signe déjà une anomalie des chiffres glycémiques.
On parle plutôt “d’objectifs glycémiques”, qui désignent en fait les intervalles dans lesquels doit figurer la glycémie (à jeun et en période post-prandiale) pour ne pas accentuer les anomalies métaboliques liées au diabète et leurs conséquences.
Ainsi, chez le diabétique, la fédération internationale du diabète préconise comme objectifs glycémiques, une concentration sanguine:
- Inférieure à 1,20 g/L à jeun,
- et inférieure à 1,80 g/L en période post-prandiale (2 heures après le début du repas).
Hyperglycémie et hypoglycémie: ce qu’il faut savoir
Comme évoqué précédemment, le terme “hyperglycémie” fait allusion à une glycémie trop élevée, supérieure à la limite haute de l’intervalle de valeurs normales (1,1 g/L).
Mais il faut savoir que les variations de la glycémie ne se font pas que dans le sens de la hausse. Il n’est également pas rare d’observer des cas de baisse de la glycémie en deçà de la limite inférieure de la normale (0,70 g/L): on parle alors d’hypoglycémie, qui peut survenir aussi bien chez des sujets sains que chez des diabétiques.
Qu’il s’agisse d’une baisse ou d’une hausse de la glycémie, des répercussions préjudiciables sont possibles sur le fonctionnement de l’organisme.
Heureusement, il existe des groupes d’aliments précis à consommer pour normaliser la concentration sanguine en glucose en cas d’hyperglycémie ou d’hypoglycémie.
Bien évidemment, ces mesures diététiques doivent être associées à des mesures hygiéniques, et éventuellement à un traitement médicamenteux, que vous prescrira votre médecin.
En résumé
Le diabète résulte d’une variation de la glycémie à la hausse, et ce de façon chronique. Ceci dit, il est aussi possible d’observer une baisse de la glycémie dans certains cas, une situation tout aussi préjudiciable.
Dans l’un ou l’autre des cas, le respect d’un traitement médical et des mesures hygiéno-diététiques s’avère essentiel pour retrouver l’équilibre glycémique.